Internet est un outil formidable, qui rend l’information accessible au plus grand nombre. Mais cette accessibilité n’est pas la même pour tous. Pour les personnes dyslexiques notamment, lire une page Wikipédia, un article de presse ou une entrée de blog peut être un véritable défi. Nous ne sommes pas égaux dans notre capacité à nous informer. Mais nous pouvons travailler à réduire ces écarts.
On le sait, certaines polices rendent la lecture plus aisée aux personnes atteintes de troubles dys. Accroître les espacements entre les lettres et/ou entre les lignes aussi. On peut encore aider à distinguer certaines lettres (comme b-d-p-q), ou à reconnaître certains phonèmes, certains sons (par exemple griser les lettres muettes, ou encore marquer les “ou” et autres “an/en”), ou même à découper les mots en syllabes. L’emploi de couleurs est souvent recommandé.
Ces améliorations, néanmoins, sont à établir au cas par cas. Une police rendant le texte plus lisible pour quelqu’un, pourra le rendre plus fatigant pour quelqu’un d’autre. Certains auront surtout des difficultés dans la distinction des phonèmes composées de plusieurs lettres, d’autres peineront plutôt à identifier certaines lettres. Toutefois, au-delà de la distribution de l’information, Internet bénéficie d’un atout considérable par rapport au support papier : la flexibilité du support informatique.
Il est possible de mettre en forme les textes selon les convenances de chacun. Grâce aux extensions des explorateurs internet, il est possible de le faire du côté des utilisateurs, pour ne plus dépendre de la sensibilisation, du bon vouloir et des compétences de celles et ceux qui gèrent les sites. Ne trouvant pas d’outil gratuit le proposant, mû par l’idéal d’accès à une information juste qui motive ce blog, j’ai créé une telle extension, partant de ce qui existait pour des logiciels de traitement de texte.
Mine de rien grâce à ton extension je vais pouvoir lire des article de presse.
Un utilisateur de la version beta
Sa version béta, DysAide, a cumulé 400 utilisateurs, mais a aussi capté l’attention d’Aidodys, une entreprise spécialisée dans la production de solutions logicielles en réponse aux troubles dyslexiques. Un partenariat est né où tout le monde y gagnerait. Aidodys prendrait en charge et maintiendrait l’extension libre et gratuite, communiquerait à son sujet, tout en continuant à proposer des solutions plus complètes à destination notamment des établissements scolaires, mais payantes (il faut bien se nourrir, et payer les licences des outils en jeux). L’extension a ainsi été renommée : Aidodys Free.
Aidodys Free
L’extension est disponible sur Chrome et sur Firefox Quantum.
Elle permet de mettre en forme chaque élément textuel d’une page web, sur demande de l’utilisateur ou utilisatrice. Il suffit pour cela de maintenir la touche Ctrl et de cliquer sur ce qui doit être transformé. Un surlignement orange permet de savoir précisément ce qui sera transformé avant de cliquer. Alternativement, au lieu de maintenir la touche Ctrl. la touche F8 permet d’activer et de désactiver le mode de transformation.
Afin de répondre le plus précisément aux besoins de chacun, la façon dont le texte sera mis en forme est entièrement configurable.
L’internaute peut choisir sa police (parmi 6 disponibles), la taille du texte, l’espacement entre les caractères ainsi que celui entre les lignes.
Afin de rendre le suivi des lignes plus aisé, il est aussi possible d’employer des couleurs différentes une ligne sur deux.
Le texte peut être découpé en syllabe, soit en utilisant des couleurs à choisir librement, soit en utilisant un séparateur écrit comme un tiret par exemple. Alors qu’à l’école, on apprend à découper les syllabes en comptant les “e” finaux suivant des voyelles (“a-ppren-dre”), ces “e” sont généralement muets à l’oral, ne produisant aucune syllabe (“a-pprendre”). Là encore, le choix est laissé à l’utilisateur ou l’utilisatrice.
Les phonèmes peuvent être mises en évidences selon les préférences et besoins de chacun.
Les lettres aussi.
Et parce que l’écriture inclusive (qui contracte typiquement “l’utilisateur ou l’utilisatrice” en “l’utilisateur·rice”) trouve sa place sur internet, elle est aussi prise en compte. Il n’est pas question de la camoufler, mais d’assurer qu’elle soit identifiable notamment en employant toujours le même séparateur. Si des points bas sont par exemple utilisés, ils seront par exemple remplacés par des points médians ou des barres obliques pour éviter toute confusion avec le signe de ponctuation.
Il reste beaucoup à faire.
Si l’extension est pleinement fonctionnelle et a fait l’objet de retours extrêmement positifs, il reste encore une étape cruciale pour lui assurer d’aider le plus de personnes possibles : la faire connaître. Combien d’outils formidables n’ont eu que peu d’effet parce que presque personne n’était au courant de leur existence ?
Cette étape-là, elle dépend notamment de vous. Vous pouvez y participer. Ne me mentionnez pas forcément, je m’en fiche. Mais n’hésitez pas à partager les articles sur le sujet ou juste les liens vers l’extension. Faire circuler l’information, c’est aider à rendre internet plus accessible, et l’information aussi par la même occasion.
Trop contente pour mon fils dys qui grâce à cet outil pourra enfin lire plus facilement et faire ses recherches tout seule
Bravo
Bonjour Bunker D. Merci pour ton Blog sceptique , les articles sont bien écrits et bien construits, exemplaires sur le référencement, et les sujets sont pertinents et intéressants ! Prévois tu de continuer à l’alimenter ? Si oui une alerte mail type abonnement pour informer les lecteurs de nouveaux articles serait la bienvenue.